A l’heure du digital et de la mondialisation, les entrepreneurs antillais peuvent exporter leurs produits ou implanter leur concept partout dans le monde. Mais l’ouverture à l’international et l’expatriation ne s’improvisent pas. Le point avec Doris Nol, fondatrice de CaribExpat.com, site de mise en relation des antillais expatriés.
Depuis 2013, Caribexpat propose aux Antillais installés partout dans le monde de se rencontrer via une plateforme web. Devenu un véritable réseau social, le site est aujourd’hui une référence dans son domaine. Preuve en est son prix du Lumina d’Or 2017 ou sa nomination en 2018 pour le Trophée Afro-Créole dans la catégorie entreprise de l’année. Doris Nol partage avec nous quelques clés d’une ouverture à l’international réussie.
Caribexpat compte aujourd’hui 2500 membres répartis dans 90 pays et 10 000 visites par mois. A quoi est dû cet engouement à votre avis ?
Notre insularité nous amène tôt ou tard à vouloir partir, tout en gardant le contact avec nos racines et notre communauté. Caribexpat permet de s’adresser directement à quelqu’un « de chez soi », pour obtenir des informations sur un pays. C’est d’autant plus important lorsqu’on est entrepreneur, et que l’on doit nouer des relations d’affaires. Il faut savoir qui sont les personnes ressources, quels sont les codes culturels du pays, quels sont les éventuels pièges dans lesquels il ne faut pas tomber…
Quels sont selon vous les principaux freins pour un Antillais qui souhaite ouvrir son commerce à l’international ?
En premier lieu, les différences culturelles. Un entrepreneur peut avoir un produit qui se vend très bien chez lui, mais qui ne se vendra pas en l’état dans un autre pays. C’est pourquoi il est important de trouver une personne sur place, qui a la double culture et peut apporter des conseils précieux ! Le 2e frein est selon moi la méconnaissance du marché. Il faut bien connaître le droit, les règlementations, les possibilités techniques du pays dans lequel on veut s’implanter.
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui souhaite exporter son produit ou s’installer dans un pays étranger ?
Je lui dirai bien sûr de s’inscrire sur Caribexpat pour géolocaliser et contacter les Antillais présents dans le pays dans lequel il veut mener son projet. Il pourra poser des questions concrètes sur le marché qu’il vise. Sur notre site, il trouvera aussi une mine d’informations, de témoignages et de conseils sur 90 pays. Nous avons, avec mon équipe de 3 personnes, constitué un réseau d’experts dans la mobilité professionnelle et le voyage. Ils accompagnent les prétendants au départ. Enfin, il me semble indispensable de faire un voyage sur place ! Rien ne vaut l’expérience du voyage pour confirmer un projet.
Marie Ozier-Lafontaine
www.caribexpat.com